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Contribution de 26 - Christian BLANCHON

 

 

LES VIDEOCOMMUNICATIONS

 

 

Dans les années 1970/1975, la SAT s’est intéressée au développement des réseaux de télédistributions et a crée à cet effet TELERESEAUX. Cette activité, au départ était censée pouvoir répondre à la demande des collectivités locales et des communes qui n’étaient pas desservies par TDF (Télédiffusion de France) compte tenu de leur implantation géographique.

Il était en effet difficile dans ces zones d’ombre, de recevoir dans de bonnes conditions, ou pas du tout, les trois chaînes de télévision du service public émises à l’époque. C’était également l’époque où on pensait pouvoir câbler les centres urbains comme aux Etats-Unis et au Canada  pour distribuer des émissions de télévision.

 

En 1980, la SAT obtient le marché pour la réalisation du réseau expérimental en fibres optiques de la ville de Biarritz dans le cadre du développement du grand Sud-Ouest. Cette expérimentation a fait l’objet d’une grande communication en France et à l’étranger.

 

A l’issue de cette expérimentation, la DGT (Direction Générale des Télécommunications) décide de lancer le Plan Câble qui doit permettre de couvrir le territoire national et donner un atout primordial au développement du réseau de télécommunications à fibres optiques et contribuer à l’aménagement du territoire. C’est ainsi qu’une grande consultation est lancée par l’administration pour câbler en fibres optiques les grandes villes françaises. Les industriels s’organisent pour répondre ; certains comme la SAT décident de répondre à cette consultation en partenariat avec la CGCT. Cette réponse fut l’occasion d’une intense activité entre nos deux sociétés, où les différents services de la SAT ont pu montrer leur savoir faire.

 

A ce stade, on ne saurait sur cette affaire oublier un triste souvenir qui nous a surpris le 18 décembre 1984 au matin, notre ami Max Croix, Directeur commercial Télécom nous quittait soudainement emporté par une rupture d’anévrisme. 

 

Malgré tous nos efforts nous n’avons pas été retenus pour cette consultation et c’est notre concurrent Alcatel qui s’est vu confier la réalisation des premiers réseaux à fibres optiques appelés 1G, dont le coût à la prise est apparu prohibitif à la DGT. Le modèle économique de ces réseaux n’a d’ailleurs pas pu être poursuivi très longtemps par l’administration.

 

Durant toute cette période la SAT faisait partie d’un groupe de réflexion sur le développement des réseaux de vidéocommunications au travers de la Délégation aux Communications Optiques dont le Directeur était Monsieur Robert Veilex.

 

C’est au cours d’un voyage à Moscou, à l’occasion d’une mission officielle sur les échanges  Franco-Russe en matière de câbles et d’équipements de transmissions optiques que l’idée a germé de faire des réseaux de vidéocommunications à coûts réduits. A l’issue d’une mémorable soirée russe,  Robert Veilex, Chef de la mission dit à Christian Blanchon : vous à la SAT vous avez fait Biarritz, vous connaissez bien le transport optique, pourquoi ne pas utiliser cette technique pour alimenter les centres de distributions (CD) et de là partir chez l’abonné en câble coaxial pour réduire les coûts à la prise.

 

 Cette solution permettait d’amortir sur un grand nombre d’abonnés les investissements du au transport optique jusqu’au centre de distribution, le raccordement de l’abonné étant traité d’une manière classique à l’aide du câble coaxial, évitant ainsi la mise en place chez l’abonné du terminal optique dont le coût était élevé. Autre avantage, avec le câble coaxial (système 0G) tous les programmes de télévision arrivent chez l’abonné alors qu’avec le système (1G) il faut choisir un programme de télévision parmi N pour un abonnement.

 

Ce qui fut dit, fut fait et c’est ainsi que naquit l’idée des réseaux de vidéocommunications OG.  La DGT pour accélérer le plan câble et pour atteindre plus rapidement la masse critique d’usagers, procéda au lancement de ce type de réseaux dont la SAT prit une grande part, pour le  remplacement des réseaux 1G.

 

 C’est à la suite de la consultation de la DTIF (Direction des Télécommunications Ile de France) du mois de décembre 1983 que la SAT obtient le premier contrat pour la fourniture et l’installation des équipements de transmission optique (RTO 1V) du réseau de transport de Paris. Ce marché correspondait à l’équipement de 26 centres de distributions répartis sur les sites des 12ème, 13ème, 14ème, et 15ème arrondissements de Paris.

 

Parallèlement au transport optique, la DTIF lance la première consultation pour le réseau de distribution coaxial en janvier 1984, la SAT  en groupement avec la société TONNA ELECTRONIQUE est retenue pour la réalisation du réseau de télédistribution de Paris portant sur les 27 000 premières prises à raccorder sur les 13ème et  14ème arrondissements.

 

De 1985 à 1990 la SAT aura réalisé la majeure partie du plan câble en système 0G.

 

LE PLAN CABLE

 

Après de multiples vicissitudes, l’engagement de France Télécom pour le développement des réseaux câblés de vidéocommunications du plan câble a été arrêté en juin 1986 à l’occasion du salon Médiaville 86.

Cet engagement portait sur le câblage d’une cinquantaine de sites, représentant environ 5 550 000 prises en logements raccordables :

1 000 000 de   prises sont prévues en système 1G.

4 550 000 de prises sont prévues en système 0G.

 

Le Système 1G

13 sites seront réalisés en système 1G (distribution étoile en fibres optiques) représentant une vingtaine d’agglomérations. A l’origine ces réseaux devaient être construits par deux groupes, ALCATEL et CGCT-VELEC, mais compte-tenu du désengagement de CGCT de l’activité réseaux câblés après les marchés du site de Paris  des 12ème et  20ème arrondissements, c’est ALCATEL qui reprend l’ensemble du programme1G moyennant une renégociation des prix.

Il est à noter que fin 1987, le programme a été très près de son abandon par le ministre des PTT, c’est le service de l’industrie de la DAII qui pu le maintenir, il faut dire qu’en majorité les sites retenus étaient dans l’opposition gouvernementale de l’époque.

 

Le Système 0G 

40 sites seront réalisés en système 0G (transport en fibres optiques, distribution en câble coaxial arborescent)

Contrairement aux systèmes 1G commandés clés en mains, les réseaux en système 0G font l’objet de deux types de marchés bien distincts :

Les réseaux de transport en fibres optiques,

Les réseaux de distribution coaxiale.

 

Le Réseaux de transport en câble fibres optiques

 

La SAT a obtenu la totalité des réseaux de transport optique. Ces réseaux sont réalisés dans le cadre d’une convention passée avec FRANCE TELECOM pour les années  1986 à 1990. Cette convention porte sur un montant de plus de 1120 millions de Francs HT pour l’équipement d’environ 40 sites représentant près de 700 centres de distribution et dont l’ouverture commerciale des derniers sites se situera au cours du deuxième semestre de l’année 1992.

Tous les sites mis en service sont  équipés en matériel SAT RTO1V à l’exception du site de St ETIENNE qui a été le premier site équipé en matériel SAT RTO2V dont l’étude a fait l’objet d’un contrat avec le CNET. Ces matériels concernent les équipements de transmissions, de sécurisation et de supervision sur câbles à fibres optiques multimodes  et monomode en multicanaux des réseaux de vidéocommunications de France Télécom.

 

Le Réseau de distribution en câble coaxial

 

Contrairement au réseau de transport en fibres optiques, les réseaux de distribution coaxiale font l’objet de consultations annuelles pour lesquelles de nombreuses entreprises sont sollicitées par France Télécom.

La SAT, en association avec la société TONNA ELECTRONIQUE a constitué le groupement SAT/TONNA. Les autres entreprises, à l’exception de PORTENSEIGNE, viennent dans la majorité des cas de l’activité bâtiments, travaux publics, électricité comme l’Entreprise Industrielle, CGEE Alsthom, SPIE Batignolles, Saunier Duval etc …

Les marchés notifiés au groupement SAT/TONNA portent sur huit sites : Paris, Boulogne Billancourt, Neuilly-Levallois, Clichy, Grenoble, Lyon, Villeurbanne et Reims représentant près de 1 000 000 de prises pour un chiffre d’affaires de 1 200 millions de Francs HT, dont 64% reviennent à la SAT. Notre groupement aura pratiquement réalisé un quart du programme du réseau de distribution coaxial de France Télécom, ce qui faisait dire à notre partenaire Monsieur Jean Dubourguet, Président de Tonna « pensez-vous Monsieur Blanchon que nous pourrons obtenir autant de prises en une seule consultation ? » lors de la signature des propositions. Il est vrai que Tonna n’avait pas l’habitude de réaliser des volumes aussi importants de câblage. Pour l’anecdote la SAT à acheté la société Tonna et l’a revendue quelques petites années après à Canal +.

 

L’exploitation du Plan Câble

 

A l’origine du plan câble France Télécom est l’opérateur technique et assure la maîtrise d’œuvre des réseaux câblés de vidéocommunications, les collectivités locales sont en charge de l’exploitation commerciale de ces réseaux et constituent pour ce faire des Sociétés Locales d’Exploitation du câble (SLEC). Les difficultés rencontrées par les SLEC pour s’organiser et commercialiser les prises raccordables ont quelque peu handicapé au départ le développement de ce média.

 

 

LES RESEAUX PRIVES

 

La Loi du 30 septembre 1986 a mis fin au monopole de l’administration des télécommunications. En ouvrant le marché au secteur privé, le législateur pensait contribuer à l’éclosion d’une gamme diversifiée de produits en terme de technologie de réseaux, venant compléter les réseaux 0G, 1G, et même 2G (Biarritz) de France Télécom. Force est de constater que l’essentiel de l’offre s’est concentré sur les réseaux coaxiaux entièrement arborescents avec une voie de retour ménageant une faible interactivité contrairement aux réseaux de vidéocommunications du plan câble.

A l’origine de cette évolution, une volonté quasi-générale des opérateurs et des municipalités de privilégier la télédistribution pour développer les abonnements et accélérer les retours sur investissements. Inutile dès lors de se lancer dans la construction de réseaux sophistiqués mais coûteux qui constituent un frein aux espérances financières. C’est l’après plan câble.

 

Dans les années 1990, la France comprend environ 22 millions de foyers, représentant environ 11 millions de logements raccordables. Le nombre de foyers à raccorder est de l’ordre de 7 millions à l’horizon 1992/1995. Compte-tenu de la réalisation du plan câble de France Télécom il est admis qu’il reste au secteur privé environ 1 500 000 prises à réaliser. En tout état de cause, le marché des réseaux privés portera essentiellement sur la télédistribution et non pas sur le concept de réseaux de vidéocommunications du type large bande comme l’avait imaginé France Télécom. Nous revenons aux types de réseaux câblés des années 1970/1975 avec des équipements coaxiaux traditionnels actualisés voire dans certaines solutions l’utilisation de la fibre optique. Ce marché fortement concurrentiel sera essentiellement tenu par trois grands opérateurs que sont : la Générale des eaux, la Lyonnaise des eaux et la Caisse des Dépôts, qui ont signé de nombreuses conventions avec les petites et moyennes villes pour se constituer un portefeuille de prises à réaliser à l’avenir, chaque opérateur étant fortement impliqué dans la maîtrise d’ouvrage.

La SAT n’apportera dans ces marchés que la fourniture des câbles coaxiaux VIDEOSAT et TONNA les équipements de télédistribution.

 

 

LES INSTITUTIONNELS

 

Les industriels sont représentés auprès des Pouvoirs Publics par la CODITEC (Commission de Distribution de Télévision par Réseaux Câblés) Membre du Groupement des Industries Electroniques (GIEL) et de la Fédération des Industries Electriques et Electroniques (FIEE) dont le Président a été François Le Ménestrel Directeur Général Adjoint de la SAT.

 

Dans le cadre du plan câble c’est France Télécom qui définit et spécifie les matériels et équipements pour la réalisation des réseaux de vidéocommunications dont il a la maîtrise d’œuvre.

 

La Loi du 30 septembre 1986 ayant fixé un nouveau cadre juridique pour l’exploitation des réseaux câblés distribuant des services de radiodiffusion sonore et de télévision et France Télécom n’ayant plus le monopole de l’installation des réseaux câblés, c’est le CSA ( Conseil Supérieur de l’Audiovisuel qui délivre les  autorisations d’exploitation des réseaux, sur proposition des communes ou groupements de communes. C’est également le CSA qui définit en étroite coopération avec le CCETT (Centre Commun d’Etudes de Télévision et de Télécommunications), France Télécom, TDF (Télédiffusion de France) et la Mission Câble (Premier Ministre) les projets de spécifications techniques soumis aux principaux câblo-opérateurs et industriels concernés.

 

LES ACTEURS DE LA SAT

 

On ne saurait terminer cette évocation de l’activité de la SAT dans la réalisation des réseaux de vidéocommunications sans rendre hommage aux personnes qui ont contribué tout au long de ces années au développement de cette activité.

 

Pour les services commerciaux et d’ingénierie :

Mesdames Marie-Claude Mats, Maurage, Claudine Mégardon, Viviane Przadak, Messieurs  André Socard, Jean-Louis Clausse, Yves Bernardin, Robert Jessel, Jacques Maupoint, Jean Ecker, Alain-Michel Carde, Bernard Lacrampe, Yves Schemel, Marcel Loret, Jean-Marc Liebrecht …

 

Pour le CIM :

 Messieurs Alain Rousselin, Guy Bérat, Gérard Chapelat, Daniel Thienette, Gérard Turel, Michel Piclin, Alain Cassini, Michel Dejabrun, Marcel Dégardin, Pascal David, Jean-Jacques Laborde…

Mesdames Jacqueline Stassen et Patricia Florisson ...

 


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