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Contribution de 19 - Alain BOURGOIN

 Les petits commutateurs téléphoniques privés

 
Cette dénomination recouvre les commutateurs privés de capacité inférieure à 400 à 500 abonnés, c'est-à-dire les gammes TELCOM 100, 25, JUNIOR et S1. A la différence des TELCOM 200/300, le plus souvent vendus et installés par la SAT, ces produits étaient principalement destinés à la vente indirecte par les installateurs.
Le TELCOM 100
En 1976, alors que le commutateur de transit du Crédit lyonnais TELCOM 200 était en cours d'installation et que la version « abonnés » était en développement, la SAT entrepris d'étendre sa gamme vers les capacités moyennes, entre 100 et 400 lignes, profitant des opportunités offertes par le marché de remplacement des commutateurs électromécaniques et par l'allègement de certaines contraintes réglementaires.
Le choix se porta sur une fabrication sous licence, permettant des délais et des moyens de développement réduits. Aux Etats-Unis, on pouvait trouver à cette époque une technologie moderne avec des fournisseurs prêts à jouer le jeu de la licence, seule solution pour eux de faire des affaires dans une Europe aux marchés nationaux fortement protégés à cette époque.
Le choix se porta sur un commutateur qui venait d'être introduit par une petite société californienne Digital Telephone Systems située au Nord de la baie de SAN FRANCISCO. Ce commutateur présentait plusieurs caractéristiques remarquables :
  • un codec pour chaque ligne d’abonné, utilisant une modulation delta adaptative et réalisé en technologie MOS canal P par la société AMI,
  • une unité centrale comportant deux cartes, assurant toutes les fonctions de contrôle et de commutation et capable de gérer environ 140 communications simultanées tout en présentant une grande richesse (pour l'époque) de services téléphoniques,
  • une excellente modularité associée à une bonne compacité.
Après un déplacement en Californie de MM. LAVOISARD et BOURGOIN pour ramener le maximum d'informations, une petite équipe fut constituée composée notamment de MM. VAILLANT, DURAND et de Mlle NICOLAS pour le logiciel et MM. BOURGOIN, HODEMON et GANDILLON pour les adaptations matérielles. La commercialisation, supervisée par MM. JEANSON et GASZTOWTT, devait être assurée par OTIS.
Le logiciel fut complètement repris en vue de sa maîtrise totale par la SAT. Le processeur, spécialisé et intégré aux fonctions de commutation, était multiplexé temporellement sur les 174 voies temporelles du système, chaque processeur virtuel ayant son propre contexte et gérant selon les cas une communication, des échanges entre communications, des fonctions hors connexion (par exemple la supervision des états boucles) ou bien certaines fonctions particulières. Le programme était contenu dans des mémoires PROM formant 8 Kmots de 32 bits. Les instructions étaient complexes et la programmation réclamait beaucoup de réflexion. Après des débuts difficiles du premier système installé initialement chez quelques commerciaux de la SAT et au siège parisien de la compagnie aérienne IBERIA, le logiciel attînt très rapidement une stabilité tout à fait enviable et le produit est devenu rapidement synonyme de qualité auprès des installateurs.
Les travaux matériels portèrent sur l'adaptation de la transmission et des interfaces téléphoniques à la réglementation française (cahier des charges TC1) et sur la francisation de tous les éléments à l’exception du pupitre opérateur et, dans un premier temps, des deux cartes de l'unité centrale. Il fallut refaire la carte réseau, la mécanique, les fonds de panier, les cartes accessoires et reprendre complètement l'alimentation en énergie afin d’utiliser une alimentation 48 V à partir d’une batterie.
Trois bâtis de hauteurs différentes comportant 1, 2 et 3 châssis furent définis et esthétisés en collaboration avec notre distributeur de la première heure OTIS. Ce furent les TELCOM 120, 130 et 140 agréés et mis en service au 2ème trimestre 1978. Plus tard, le TELCOM 150 avec une baie de 2,10 m de hauteur à quatre châssis put accommoder 450 abonnés et des cartes optionnelles pour des fonctions complémentaires.
Ce produit permis d'acquérir un savoir-faire qui fut précieux par la suite. Sur le plan des services et de la définition de produit, à la charge de M. VAILLANT, il fallait faire la part des choses entre les demandes des clients influents et celles de la clientèle exprimées par les installateurs tout en tenant compte des contraintes de faisabilité inhérentes au produit. La création de la filiale de commercialisation SATELCOM permit de passer de la commercialisation directe par OTIS à la commercialisation indirecte par les installateurs. Deux cartes additionnelles furent crées l'une, basée sur un microprocesseur INTEL 8085, pour collecter, gérer et éditer les données de taxation, l'autre pour permettre le relevé détaillé des communications. Par ailleurs, la fonction sélection directe à l'arrivée (SDA) nécessita d'importants travaux logiciels et matériels avec une carte de décodeur bi-fréquence et une carte de lignes réseau alimentantes à grande portée. Ce service a permis de soutenir les ventes des grosses capacités, les plus rentables. La forte capacité d'écoulement de trafic fut mise à profit avec une version centre d'appel (RESA) développée par M. DURAND et vendue notamment aux 3 SUISSES. Un pupitre opérateur pour non voyants fut développé par M. BAILLY.
Sur le plan matériel il fallut maîtriser l'interface analogique avec le réseau public en respectant des contraintes dimensionnelles : la hauteur des composants devait être limitée à 13,5 mm et la surface utilisée très réduite. Ceci éliminait d'emblée les solutions avec courant continu passant dans le transformateur d'interface. Une inductance électronique associant transistor haute tension et photo-coupleur, en parallèle avec le transformateur couplé par condensateur résolut le problème. Concernant l'interface SDA, il fut fait appel à un pont résistif parallèle de faible valeur mais compensé par une résistance négative. Ces deux réalisations donnèrent lieu à des brevets français, européens et américains. Ces interfaces électroniques devaient être protégées contre les surtensions du réseau. Un répartiteur muni de para-surtensions fut développé par M. BARBIER de TELETECHNIQUE notre installateur pilote et donna satisfaction.
On ne saurait passer sous silence la recherche de composants européens équivalents des composants d'origine, faite par M. BOURGOIN dans un souci de coût et qualité, et qui fit appel à l'utilisation de nombreux composants grand public, ce qui bousculait quelques habitudes. La carte de lignes d'abonnés fut industrialisée en vue de l'insertion automatique des composants. La fabrication des cartes d'unité centrale (circuit imprimé 6 couches de 300 par 400 mm) fut reprise par la SAT, un beau challenge pour l'usine de LANNION ! On doit mentionner la contribution importante de M. PLANCHE au contrôle de cette ligne de produits.
En définitive, il fut vendu 1000 systèmes TELCOM 100, ce qui représentait environ 10% du marché dans les meilleures années. Les limitations intrinsèques de son évolutivité, l'absence d'interface MIC, et l'incapacité de la modulation delta à transmettre les dernières modulations modem limitèrent sa commercialisation.
 
Le TELCOM 25
Au début des années 80, FRANCE TELECOM lança une consultation pour deux systèmes d'intercommunication électroniques l'un de 2 lignes + 3 postes et l'autre de capacité supérieure. A l'époque, le gros poste gris avec ses touches munies de voyants et relié par de gros câbles régnait en maître sur les bureaux des toutes petites entreprises. On accédait aux postes et aux lignes réseau par un simple appui de touche, le voyant fournissant l'état d'occupation. Ces systèmes étaient électromécaniques et nécessitaient un câblage complexe. La SAT répondit à la consultation avec 4 systèmes, un américain (IPC), un espagnol (AMPER) et deux systèmes SAT. Dans le même temps, M. FLANDIN, responsable de la commutation au CREDIT AGRICOLE souhaitait financer une partie du développement d'un système de 10 lignes + 20 postes dédiés + 4 lignes d'abonnés ordinaires pour les agences. Il avait également approché HPF pour le développement des postes. Le CREDIT AGRICOLE promettant une participation au développement et une promesse de commande de 400 puis 800 systèmes, la partie sembla jouable à la SAT. Il fut donc décidé de lancer le développement d'un système de 10 lignes réseau + 20 postes dédiés + 4 postes ordinaires avec un objectif de coût très ambitieux pour une configuration réduite de type 4 + 8. La gestion des lignes extérieures était de type "classe B", c'est dire sans matérialisation sur le poste de chaque ligne réseau ; ce qui rompait avec les habitudes dans ce segment de marché.
A l'occasion de cette consultation et en attendant la décision de lancement, des études amont avaient été entreprises sur les interfaces, en particulier avec le poste dédié, le microprocesseur, la transmission et le réseau de connexion. Celui-ci fut choisi spatial à point de croisement CMOS, une rupture pour la SAT, qui s’était faite la championne de la commutation temporelle ! Les commerciaux changèrent de bonne grâce leurs argumentaires.
Les schémas furent établis au brouillon, basés sur un système à deux processeurs, l'un pour les services, l'autre pour gérer le matériel. C'est alors que M. BAILLY eut l'idée d'un autre découpage en utilisant sur chaque carte un microprocesseur esclave de l'unité centrale n'effectuant que des opérations matérielles élémentaires propres à ce type de carte. Ainsi 16 cartes pouvaient accéder à tour de rôle, de façon transparente, à une mémoire d'échange située sur la carte de commande pendant la moitié du temps, l'autre moitié du temps étant réservé à l'accès par le microprocesseur central. La circuiterie de gestion de bus se réduisait à un demi-circuit intégré sur la carte d'interface et un nombre réduit de boîtiers sur la carte de commande. Devant les perspectives ouvertes par cette nouvelle architecture (possibilités de 88 postes et 16 lignes réseau) un petit report de délai fut accordé à condition que le coût du système 4 réseaux 8 postes reste raisonnable. Un tel bouleversement du cahier des charges (dans le sens de l'amélioration bien sûr) serait-il encore possible de nos jours ? A cette époque, M. VILLA, responsable commercial, nous prédisait des ventes de 2000 à 3000 systèmes par an et nous avions du mal à le croire. Le système fut prêt pour un premier agrément en moins d'un an et la commercialisation débuta au premier semestre 1983. C'est avec l'introduction de la gestion des postes simples, faisant du TELCOM 25 un commutateur privé conventionnel, que la commercialisation pris de l'ampleur.
Le développement fut assuré au laboratoire par MM. VAILLANT, TURBET DELOF, TITO DE MORAÏS et HENEAU pour le logiciel, MM. BOURGOIN, BAILLY, GANDILLON et HODEMON pour le matériel et MM. BRULEY, GAUGEZ et Mme GRAFFIN au bureau de dessin. Le développement se déroula en étroite collaboration avec l'usine de BAYONNE sous l'impulsion du regretté M. MARTY chef des Méthodes Centrales. Un banc de contrôle spécifique fut développé par M. BOURGAIN et permit de faire rapidement baisser le temps total de contrôle. Ce banc de contrôle était suffisamment complet pour permettre d'expédier le système en pièces détachées, sans passer par un contrôle final en configuration, ce qui facilita considérablement la logistique.
L'utilisation de composants « grand public » à insertion axiale fut généralisée avec la bienveillante complicité de M. BOILLET responsable du « service composants » à une époque où la SAT consommait encore beaucoup de composants agréés PTT. La recherche de composants très bas coût mais de qualité et qui surtout étaient ou allaient devenir des standards de l'industrie s'avéra très payante puisqu'elle contribua non seulement à rendre le TELCOM 25 très compétitif sur son marché mais aussi à ce que sa production ne souffre pas de l'obsolescence des composants (mémoires exclues) :, celle-ci dura , en effet, pratiquement 12 ans. Parmi ces composants on doit citer le microcontrôleur 8051 de Intel en version à mémoire programme externe pour la carte de commande et programme « masqué » pour les cartes de voie. Nous étions la deuxième société à faire ce choix après TELIC pour le Minitel. Après quelques problèmes de livraison au début, son prix fut divisé par 6 au bout de quelques années. L'utilisation de composants CMOS pour les cartes et les postes dédiés permit d'intégrer dans le boîtier un chargeur-alimentation 5V/12V et une batterie sèche 12 V / 6 Ah (encore une nouveauté). Le système se présentait en un ou deux coffrets muraux plastiques permettant le raccordement direct des lignes intérieures et extérieures économisant ainsi la fourniture du répartiteur pour les installateurs qui le souhaitaient. Les para-surtensions éprouvées du TELCOM 100 furent intégrées dans le coffret. Ce surcoût conféra au produit une bonne réputation de robustesse.
Parmi les problèmes rencontrés et qui auraient pu compromettre la commercialisation du produit nous devons citer :
·         le blocage sur certains sites. Les parasites radioélectriques furent assez vite soupçonnés et le problème fut reproduit par M. BAILLY avec un petit ventilateur qui dispensait généreusement des parasites. L'implantation de l'alimentation des microprocesseurs fut reprise et le problème fut résolu.
·         les mauvais contacts au niveau des connecteurs de cartes amovibles qui utilisaient des connecteurs étain-plomb (plus économiques) mais craignaient les vibrations engendrant un type de corrosion par oxydation. Les systèmes installés sur des cloisons à proximité de portes étaient particulièrement vulnérables. Ce défaut a lui aussi été caractérisé en laboratoire. Un pis aller consista à huiler le connecteur, puis on finit par installer un système de maintien des cartes.
L'innovation n'a pas été que le fait du matériel, loin de là. Les nouveautés concernant les services et l'exploitation ont largement contribué au succès du produit. D'entrée de jeu, le logiciel fut conçu pour que le système soit facilement exploitable par l'installateur. Le poste dédié connecté à une interface particulière servait de terminal d'exploitation. Celle-ci était possible en plein trafic et l'installateur pouvait sans problème changer une classe de service sur un abonné en communication. Le changement était pris en compte quand l'abonné raccrochait. Les installateurs appréciaient beaucoup puisque la plupart des produits concurrents nécessitaient un arrêt complet coupant toutes les communications du client. Le poste dédié exclusivement géré en "classe B" rompait avec les habitudes de l'intercommunication, mais il permettait d'avoir un terminal unique quelle que soit la taille du système et servait de pupitre opératrice de bas coût et d'installation facile. La proportion postes dédiés / postes simples pouvait être ajustée pour satisfaire n'importe quel budget. A cette époque les systèmes d'intercommunication ne comportaient pas de postes standards alors que les modems et les Minitels, qui sont vus par le système comme de tels postes, se répandaient dans les entreprises. La facilité d'exploitation, le large éventail de capacités, le coût compétitif et un fonctionnement satisfaisant expliquent pourquoi les concessionnaires TELIC furent de bons clients et pourquoi ce produit prit plus de 30% du marché. Dans les meilleures années, ce furent près de 3 000 systèmes qui sortaient chaque année de l'usine de Dinan soit une production annuelle de 60 à 100 000 lignes dégageant des marges permettant de financer les études des autres produits de commutation.
Mais le produit le plus visible du système était bien entendu le poste dédié. Celui-ci fut développé par la société HPF (Horlogerie et Précision Française) située à BONNEVILLE, qui fournissait une bonne part des postes S63 à l'administration des PTT. La SAT s'était fortement impliquée dans sa définition et son design avec notamment MM. VAILLANT et OLLIER, M. BOURGOIN étant chargé des spécifications matérielles et du suivi du développement.  Ce poste était relié à l'unité centrale par 2 paires, l'une pour la voix l'autre pour l'alimentation et la transmission de données. Sa consommation optimisée lui permettait d'être alimenté sous 10V et sa transmission de données, particulièrement robuste portait à 400 m. Une première série de postes fut commercialisée en couleur rouge rompant avec les traditions et créant un signal fort sur le marché. Cette couleur eut un succès inattendu. Le poste SYMBOLE se caractérisait par sa taille compacte et une esthétique moderne, un écran LCD particulièrement lisible et un combiné de forme inhabituelle coupant automatiquement le micro quand il était posé. Par la suite des versions améliorées furent introduites avec un vrai mains-libres, puis des satellites pour des applications hôtelières. Dans les premières versions, les touches de fonction étaient identifiées par des symboles (d’où son nom) ; mais des versions à marquage plus conventionnel apparurent par la suite.
Des adaptations export ainsi qu'une forte activité commerciale permirent d'exporter jusqu'à 20% de la production. Le marché américain fut attaqué en liaison avec la société IPC. Les modifications à faire étaient conséquentes mais cela valait la peine avec un dollar à 9 FF. Hélas, quand le développement fut terminé le dollar était à 5 FF et de nombreux produits similaires venus d'Asie étaient apparus sur le marché américain. Peut-être un développement plus précoce nous aurait-il permis de prendre pied outre atlantique ?
Le TELCOM 25 fut commercialisé jusqu'en 1995, mais les évolutions du marché, de la réglementation et l'abandon de tout développement depuis quelques années eurent raison de sa longévité. Il permit à la SAT d'être un acteur important en commutation privée de petite capacité. En interne, le TELCOM 25 montra que la commutation pouvait générer un volume de production régulier pendant de nombreuses années et dans de bonnes conditions de rentabilité. Rapidement les équipes de développement allaient pouvoir se consacrer aux produits suivants.
 
LE TELCOM JUNIOR
Le TELCOM 25 ne pouvait adresser le marché des toutes petites installations (en dessous de 8 à 10 postes). Dans ce créneau, le besoin de matérialiser les lignes sur le poste restait vivace. Un petit système, basé sur la technologie du TELCOM 25, fut mis en développement. Son découpage et son coût furent optimisés pour ce segment de marché. En particulier un petit coffret fut étudié ne nécessitant aucune vis pour son montage. M. BAILLY en assura le développement matériel.
Le logiciel fut repris complètement, la philosophie du produit différant radicalement de celle du TELCOM 25. Des améliorations importantes furent apportées dans le paramétrage. C'est M. TITO DE MORAÏS qui en assura le développement. Ce produit arriva à un moment où la concurrence s'était ressaisie et dans un créneau de marché où la concurrence restait très vive et il n'a pas eu la même pénétration que son aîné.
 
LE TELCOM EUROPE S1
A l'époque où FRANCE TELECOM faisait la promotion de son réseau numérique RNIS, il était nécessaire de trouver un successeur au TELCOM 25. La SAT avait été retenue pour la fourniture des commutateurs privés de l'offre RNIS de FRANCE TELECOM. Pour des raisons de délais c'est un commutateur de la société suisse AUTOPHON qui fut adapté, appelé en interne REBUS (pour Régie à Etoile de BUS). La carte de postes analogiques fut développée ainsi que les logiciels RNIS.
Cette technologie fut reprise pour le TELCOM EUROPE S1. Il reprenait le concept du TELCOM 25 avec un coffret principal et un coffret d'extension. Les organes centraux étant plus coûteux mais permettant de plus grandes possibilités d'extension, sa gamme de capacité allait de 24 à 250 postes avec des accès réseau à 2 Mbit/s. Il fut introduit d'abord en version à un coffret et à accès réseau RNIS de base. En tant que successeur du commutateur de FRANCE TELECOM REBUS, il était "natif RNIS", c'est à dire que la gestion des appels était basée sur les protocoles et services RNIS. Il ne fut pas facile d'en faire un commutateur répondant aux besoins de la commutation privée, le RNIS étant plutôt destiné aux abonnés du réseau public. Des couches logicielles furent développées pour les postes simples mais aussi pour les postes dédiés. Ceux-ci ne pouvaient être des postes RNIS, si sophistiqués fussent-ils ! Pour supporter les protocoles fonctionnels complexes, ils étaient équipés de microprocesseurs puissants et de mémoires RAM et de programme de grande capacité (128 ko au minimum), ce qui rendait à l'époque leur coût prohibitif : à titre de comparaison le poste SYMBOLE de TELCOM 25 fonctionnait avec un microcontrôleur 4 bits contenant 2 ko de ROM et 256 octets de RAM, les services étant entièrement gérés par l'unité centrale du commutateur. Une solution économique permettant de sauvegarder la compatibilité avec les terminaux et la carte RNIS consista à développer un poste à interface S à "stimuli", c'est-à-dire avec les protocoles minimaux, les services offerts par le poste se résumant à gérer le matériel du poste. Une société allemande, HAGENUK, basée à KIEHL au Nord de l'Allemagne avait adopté également les mêmes concepts et une collaboration fut possible dans le développement du poste, M. BLAEVOET de la SAT se chargeant du logiciel. Cependant ce poste était encore trop cher et sa compatibilité avec les terminaux RNIS n'intéressait pas grand monde. Aussi fut-il décidé de développer un poste ayant la même interface que le poste SYMBOLE du TELCOM 25. M. WAREMBOURG, ayant simplifié l'interface côté Unité Centrale, le poste dédié redevenait compétitif. C'est ainsi que la SAT développa, toute seule, un poste semblable au poste HAGENUK, mais beaucoup moins cher. Ce poste fut fabriqué à BAYONNE à un coût conforme aux prévisions.
C'est essentiellement le TELCOM EUROPE S1 qui intéressa ERICSSON dans son rachat de l'activité commutation privée de la SAT et les développements du produit se poursuivirent. Les postes SAT furent remplacés par les postes numériques ERICSSON raccordés par une paire unique.

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