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Contribution de N°05 - Robert DELEBECQUE

 NDLR : Robert DELEBECQUE a été un pilier de beaucoup d'actions à la SAT dans les domaines de la technologie, notamment celles concernant l'activité câbles. Ses compétences techniques et d'entraîneur d'hommes l'ont conduit, à assumer la responsabilité de l'implantation et de la mise en route des machines de la câblerie d'Ozarow en Pologne jusqu'à la fin du projet. Une erreur regrettable des rédacteurs du Livre "Société Anonyme de Télécommunications, un siècle d'aventure humaine et industrielle", a conduit à ce que le rôle de Robert DELEBECQUE dans l'affaire d'Ozarow, l'une des plus importantes que la SAT ait conduite, ne soit pas évoqué. Dès qu'ils s'en sont rendus compte, hélas après la parution du livre, Robert DELEBECQUE a été sollicité pour faire part de son expérience qu'il raconte ci-dessous. Les auteurs tenaient à s'excuser et à réparer, autant que faire se peut, leur erreur.

 

Parcours professionnel à la S.A.T. dans le domaine des câbles et des technologies
 
 
Je suis entré à la SAT (N°344), le 31 mars 1947, au service de Paul Vergès qui était à ce moment Chef du Service "Outillages" ; cet ingénieur des Arts et Métiers avait des tas d'idées et il m’a embauché pour les concrétiser.
NDLR : La carrière de Robert DELEBECQUE est exceptionnelle et un exemple de celles qui étaient possibles à la SAT et dans d'autres sociétés de l'époque. Il entre comme "dessinateur études 1er échelon" au sortir de son service militaire. Il gravira tous les échelons jusqu'à celui d'ingénieur Position III. L'ascenseur social fonctionnait à cette époque. Peut-on rappeler le cas de Raymond HONO, ayant postulé à un poste de monteur aux chantiers, qui se retrouve au laboratoire où il devient technicien, puis ingénieur; il terminera Directeur Technique de CIT Transmission. De tels parcours sont-ils encore possibles ?


Mon premier travail a été d’étudier, faire réaliser, et mettre au point les machines pour fabriquer "la PC 2,6x9,5 " (1). La LTT avait un procédé assez "lourd" à base de "rondelles" (les disques) moulées sur le conducteur intérieur, l’idée de Paul VERGÈS était de réaliser une machine automatique qui découperait les rondelles et les placerait sur ce conducteur, ce qui permettrait, entre autres, une plus grande vitesse de production.
*1 NDLR : la PC 2,6/9,5 est la paire coaxiale dont les diamètres des conducteurs intérieur et extérieur sont respectivement 2,6 et 9,5 mm. Cette paire a constitué l'ossature du réseau des liaisons à Grande Distance jusqu'à ce que les PTT demandent le développement d'une nouvelle paire de plus petit diamètre. Ce sera l'aventure de la paire 1,2/4,4 pour laquelle la SAT inventera la technique de l'isolation ballon, mieux adaptée aux dimensions requises et promise à un grand avenir.
 
Cette première réalisation a été un succès et nous avons vendu les procédés et les machines en France et à l’étranger.
Le PDG, Léon PARCÉ, s’est rendu compte, à cette occasion, de l’étendue des services que des "mécaniciens"pouvaient rendre.
A partir de cette période, Paul VERGÈS a eu les coudées franches et "l’isolation ballon" a vu le jour ; là encore j’ai étudié, fait fabriquer les machines et mis au point le procédé personnellement (au début dans des conditions plus que rustiques) aidé, au départ d’un seul ajusteur, M.FROMONT.
"L’isolation ballon" a eu le succès que l’on connaît, les procédés et machines ont été vendus en France et à l’étranger; j’assurais, là encore, les mises en route avec l’aide de deux mécaniciens (MM.FROMONT et CHAMBENOIT) jusqu’à ce que je me fasse remplacer par Jacques CERRUTI.
A ce moment mon "équipe" comprenait déjà des dessinateurs et des ajusteurs-monteurs (la fabrication des machines était réalisée par des sous-traitants).
 
 
 
Collaborateurs de Roger DELEBECQUE
 
La PC 1,2/4,4 a été suivie par une autre plus petite (0,6/2,1) et d’une très grosse : la PC européenne (12/54 mm). Ces nouvelles PC ont, bien entendu, nécessité l’étude et la réalisation d’autres machines spécifiques, ce dont j’ai été chargé.
Nous avons aussi étudié et réalisé d’autres machines pour la câblerie de Riom, telles que : enrouleur automatique, quarteuses, boudineuses à filets colorés …
NDLR: Paul VERGÈS avait formé son neveu, Bernard LACHAISE, de même formation que lui, dans la perspective d'assurer sa succession. Le 26 octobre 1961, Bernard LACHAISE est obligé d'aller à Montluçon en voiture (il y a alors une grève des trains) pour remettre en route une machine. (Voir contribution "Henri VERGÈS"). Au retour, il se tue dans un accident de voiture. André VELTE va assurer la relève.
Puis le service : "Procédés industriels" fut créé, sous la direction d’André Velte afin de développer de façon industrielle les fabrications des composants tels que : condensateurs, inductances, résistance, bobinage des tores, "pots ferrite", "quartz" ; circuits imprimés.
Nous assurions aussi l’assistance auprès des laboratoires de recherches sur les : cellules solaires en particulier pour les problèmes très compliqués de collage, circuits à "couches épaisses", circuits à "couches minces, mémoires magnétiques, engins spéciaux …
Lorsque l’usine de Lannion a été créée, nous l’avons équipée des machines de production (la plus grande partie à ma charge ; tandis que les équipements de "contrôle" étaient étudiés et fournis par l’équipe de Daniel LAMIRAULT).
A ce sujet, j’ai été amené à étudier sur le plan technologique le "Tripôle" afin de le produire industriellement, ce qui impliquait, bien entendu, l’étude conjointe des machines et de leur réalisation.

L'équipe du Tripôle : Alain MENNEGLIER, Jean LABADIE, Gilbert DUBURE, Robert DELEBECQUE
Ces réalisations nous ont permis d’obtenir le marché comprenant l’équipement de l’usine Vorochilov en Bulgarie en machines et outillages de fabrication. (à noter : que l’ingénieur qui me secondait : Marcel PAULIAT, a été détaché pour assurer la supervision de la réalisation ainsi qu’un technicien, Robert CALEVO).
Un brevet fut déposé sur cette réalisation.
Par la suite, Marcel PAULIAT a été nommé Directeur de l'établissement de Dourdan.
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Câblerie d’Ozarow en Pologne :

 

 

J’ai eu la responsabilité du "chantier" pour toute la partie "équipements", depuis octobre 1975 jusqu’à la "remise des clefs"…

 

Je suis resté en Pologne deux ans et demi ; le GIE SAT/SERETE (voir chapitre II.10 du livre) m’y a envoyé avec le titre de … "super intendant" (sic !) ; pour la partie polonaise j’étais le "dyrektor". Pendant toute la période d’érection des bâtiments, un responsable de la SERETE (M. FOUGÈRE) était présent sur le site.
Claude ARNAUD et moi avons recruté, en France, le personnel parlant polonais (secrétaire, interprète, ingénieurs mécaniciens et électriciens, ajusteurs-monteurs …) du personnel administratif polonais, parlant français, a été recruté sur place. Hugues CASSET nous a rejoint principalement pour mettre au point la documentation technique des câbles (plus tard, il assurera la Direction de la câblerie de Riom). Jean-Claude FAUCHER, pour la qualité fabrication (qui est resté un an de plus pour assurer l'assistance technique prévue au contrat) et Georges ROUBERTOU pour les contrôles fabrication complétèrent l'équipe…
Des "réunions de travail" avaient lieu presque tous les soirs au domicile de Robert DELEBECQUE !
 
 
Ci-dessus : Jean-Claude FAUCHER, Georges ROUBERTOU et Jean-Louis METZGER. 
 
Hélène DELEBECQUE (à gauche) – VARSOVIE- Hiver 1975-1976
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A mon retour à la SAT, en 1978, j’ai été chargé d’étudier un procédé de raccordement pour un guide d’ondes circulaire. J’ai supervisé la pose d’une ligne expérimentale autour de l’aéroport de Lannion, en liaison étroite avec le CNET.
Ces rapports avec le CNET m’ont amené à m’intéresser à la fabrication des fibres optiques, il s’ensuivit que l’étude du raccordement des câbles comportant six fibres m’a été confiée, ainsi que l’étude d’un procédé de jonction "fibre à fibre". Robert CALEVO, en particulier, a largement contribué à cette étude
 
NDLR : La jonction mise au pointpar Robert DELEBECQUE et son équipe a fait l'objet de deux brevets. Le dispositif a été utilisé à Biarritz, en 1981-1983, avec beaucoup de succès. (Voir page 268 du livre).
 
 
Epissure de masse pour six fibres multi modes inventée par Robert DELEBECQUE et son équipe. Le dispositif fait appel à des pièces mécaniques et au collage.
 
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Robert DELEBECQUE reçoit une médaille de Léon PARCÉ
 
Remise d'une médaille par Jacques BOULIN
 
 
J’ai pris ma retraite fin 1982.
 

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