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Contribution de N°34 - Armand AJZENBERG

 Contribution d'Armand AJZENBERG

J’ai publié récemment un ouvrage. Je vous en dis ici quelques mots. Peut-être intéressera-t-il quelques anciens de la SAT ?

Ayant rencontré Lucien BONNAFÉ chez le philosophe et sociologue Henri LEFEBVRE en 1985, je me suis engagé dans cette « drôle » d’histoire, qui m’a amené à participer à l’écriture du livre :

L’ABANDON À LA MORT… DE 76000 FOUS PAR LE RÉGIME DE VICHY

Celui-ci est né en réaction à un autre paru en 2007, d’une historienne : Isabelle von BUELTZINGSLOEWEN ( L’HÉCATOMBE DES FOUS, Aubier, 2007 ), à propos du drame horrible qui s’est joué dans les hôpitaux psychiatriques pendant la Seconde Guerre mondiale. Les thèses, à propos des responsabilités dans ce drame, d’une part de cette historienne et celle d’André CASTELLI, Michaël GUYAYADER et moi-même, sont radicalement opposées. Pour la première, le régime de Vichy n’a aucune responsabilité quant aux 76 000 morts. Nous démontrons, au contraire, que le régime de Pétain, Darlan et Laval est entièrement responsable de non-assistance à personnes en danger de mort. C’est essentiellement de cela qu’il est question dans ce livre.

Dans celui-ci, les questions fondamentales posées sont :

1 – Le régime de Vichy a-t-il abandonné les fous à la mort, en connaissance de cause, et peut-être avec cette arrière-pensée : « laissez-les mourir ! » ? Nous répondons OUI et le démontrons, croyons-nous.

2 – S’agit-il seulement d’un détail de l’Histoire, comme dirait « l’autre », et la mise en cause de Vichy serait alors une injustice ? Nous répondons NON, ce n’est pas un détail, et le démontrons. Et il faut caractériser les responsabilités de ce régime pour ce qu’elles sont véritablement, ce que nous faisons.

 

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Sous le régime de Vichy (1940-1945), 76 000 malades mentaux sont morts dans les hôpitaux psychiatriques français. Morts de faim. Pétain, Darlan, Laval connaissaient-ils les dangers auxquels les fous étaient exposés ? OUI, dès le printemps 1941. Étaient-ils en mesure de leur accorder quelques suppléments alimentaires représentant, pour chaque Français, une ou deux miettes de pain par jour ? OUI, puisque cela a été fait en décembre 1942. Trop tard cependant et en quantité insuffisante pour inverser le cours des événements. La population française aurait-elle été mise en danger par une telle action ? NON, bien sûr.

Ces trois questions, et les réponses apportées, définissent précisément la notion de non-assistance à personne en danger, notion inventée par Vichy et maintenue depuis dans le code pénal français.

Non-assistance que certains historiens nient. Ce qui autorise un journal d’extrême-droite (Rivarol) à s’écrier : « Le régime de Vichy est enfin innocenté… ». Après la reconnaissance par le président Chirac de la complicité active de l’État français de Vichy dans la déportation des Juifs de France, la responsabilité directe de ce même régime dans la famine mortelle sévissant dans les hôpitaux psychiatriques doit, elle aussi, donner lieu à une reconnaissance officielle. L’histoire de l’hôpital de Montdevergues-les-Roses est un exemple, au jour le jour, de l’abandon à la mort des fous sous Vichy.

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L’ouvrage est préfacé par Michaël GUYADER, psychiatre et psychanalyste engagé, ancien chef de service du 8 ème secteur de psychiatrie générale de l’Essonne et comprend une seconde partie écrite par André CASTELLI, ancien infirmier psychiatrique, aujourd’hui vice-président du Conseil général du Vaucluse et Conseiller municipal d’Avignon. Celle-ci est intitulée :

UN HÔPITAL PSYCHIATRIQUE SOUS VICHY (1940-1945)

 

 
Edition    L’HARMATTAN

Collection : « Historiques »

 
Date de parution 07/11/2012
 
ISBN : 978-2-336-00623-9
 
270 pages
 
Prix 27 €
 

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